You are currently viewing Quand accueillir la peur nous rend plus forts

Quand accueillir la peur nous rend plus forts

Une menace imprévue

Certains mots ont un écho assourdissant c’est aujourd’hui le cas pour les mots: guerre, invasion, bombardements, … et tous ceux qui ont réactivé le stress et les peurs dans nos vies depuis le 24 février. Ceux qui s’étalent à la une des journaux, qui tournent en boucle dans tous les médias, et qui surtout, occupent largement notre esprit.

A peine sortis de la crise sanitaire, nous voilà à nouveau confrontés à la sidération, à la peur, à des menaces inédites, tout cela dans une totale impuissance qui accroit encore l’insécurité intérieure.

Nourir le besoin d’apaisement et de sécurité

Nous avons aujourd’hui, plus qu’hier, besoin de nous appuyer sur toutes les ressources qui peuvent nous permettre de diminuer l’anxiété et de rétablir un sentiment d’apaisement.

Au nombre des ressources disponibles, l’incontournable c’est « l’auto observation » : venir sonder nos sensations corporelles (détente ou tension), et notre ambiance intérieure (émotions désagréable, agréables ou neutre).

Prendre conscience des couleurs de nos émotions, sentiments et leur faire une petite place aide à ce qu’il ne deviennent pas notre unique centre d’attention. Car comme n’importe quel autre être humain, nous ressentons de l’inquiétude, de la peur, de la colère ou de la culpabilité, et en prendre conscience nous offre la possibilité d’agir au lieu de les subir.

Précieuse pause 

Prendre soin de soi passe par l’instauration de moments de pauses formalisés comme autant de rituels. Des rituels agréables qui jalonnent la journée à des moments précis en suivant un processus prévisible. Autant de moments qui soutiennent notre sécurité intérieure.

Les bénéfices de ces pauses : un mieux-être dans l’instant et à long terme.

Une première pause le matin, qui vise à stimuler le corps au réveil, à ajuster notre niveau d’énergie pour bien démarrer la journée. Une pause en milieu de journée (le pendant de la sieste) est une nécessité physiologique, le simple fait de se détendre permettre de bien irriguer le cerveau.

Et enfin la pause du coucher qui induit la détente physique et mentale et vient stimuler un sommeil réparateur.  Un seul processus : s’installer, laisser nos yeux se fermer, revenir à soi et observer notre respiration dans l’instant présent.

Le simple fait de fermer les yeux et de prendre quelques respirations lentes et profondes suffit déjà à créer une relaxation cérébrale.

A chaque énergie sa pause

Trois types de pause qui s’adaptent à notre état du moment.

Une « pause d’auto observation » un temps de calme dans le silence, pour ‘lâcher le pilote automatique’ et observer nos sensations corporelles juste présent à l’instant qui se déploie.

Le temps d’un automassage ou de quelques respirations lentes et profondes. Et, pour finir, prendre conscience des traces, des changements qui sont peut-être déjà intervenus, de notre qualité de présence, nous ajuster et reprendre notre tonus d’activité.

La « pause énergie » c’est un moment dynamique, pour bouger notre corps, le mettre en mouvement, nous étirer, marcher dans la nature, danser, nous (re)connecter à la vie en nous et autour de nous et réduire notre niveau d’anxiété.

Et la « pause de gratitude », un moment pour mettre en valeur tout ce qui a résonné agréablement en nous. Un instant pour honorer ce qui a été soutenant, précieux au cours : gratitude pour notre corps qui fonctionne au mieux, pour un sourire, une main tendue, un chat qui s’étire, le soleil qui réchauffe et illumine notre cœur…

Relié à soi et aux autres

Qu’on la préfère solo ou en groupe, les pauses s’imposent aujourd’hui plus que jamais comme autant d’ancrages solides dans notre quotidien, prévisible et rassurante, elle relie à soi et aux autres.

Et, bien sûr, continuer à investir notre énergie dans nos activités professionnelles, a également des vertus apaisantes dans un quotidien chahuté.

Mettre le focus sur ces autres objets d’attention, utiliser nos compétences, nous rendre utiles, va non seulement nous aider à garder le cap dans notre travail mais aussi nous offrir l’opportunité de changer de mode de pensées et d’ambiance.

Fractionner la journée à travers de petites pauses nous offre la possibilité d’en savourer à chaque fois quelques instants précieux.

Juste savourer

Le temps d’une pause, lâchons le pilote automatique et revenons dans l’instant présent: allons marcher, écoutons le chant des oiseaux, un son que nous aimons, observons avec attention les bourgeons qui commencent à éclore,  laissons les rayons du soleil nous réchauffer et savourons toutes les manifestations du printemps, de la vie qui renait au dehors. Ce n’est pas tant la durée de nos pauses mais plutôt la qualité de notre présence dans l’instant qui les rend précieuses.

Et si vous hésitiez encore, sachez que nous « pauser » au quotidien, c’est aussi prendre soin des autres, car notre état d’être ainsi apaisé influence positivement la manière dont nous percevons les autres et le monde autour de nous.